Pollution de l'eau
Les pesticides se répandent également dans l’eau. On en a relevé dans les pluies, les bruines, les eaux superficielles et les eaux de mer, mais également plus en profondeur, dans les nappes souterraines. Lorsque les pesticides sont pulvérisés sur les champs, un phénomène de transfert à la surface du sol draine une partie des substances chimiques, ce qui entraîne une pollution des eaux de surface, notamment par dissolution des molécules. Les bandes enherbées placées sur les côtés des champs pour éviter ces transferts, ne sont pas toujours efficaces contre la propagation. 90% des rivières françaises sont polluées, et 36% le sont à des niveaux considérés comme mauvais pour la santé. Les différents pesticides, en fonction de leur composition, se dissolvent plus ou moins bien dans l’eau ou dans la vapeur d’eau, ce qui influence leur niveau de contamination. Des résidus ont également été retrouvés dans l’eau du robinet, impactant directement de larges échantillons de populations.
Les pesticides sont particulièrement présents dans l’eau des régions agricoles. Ils font d’ailleurs partie des polluants principaux des nappes phréatiques de ces régions. En France, bien que la pollution par les eaux usées, qu’elles soient de provenance domestique ou industrielle, se soit fortement réduite au cours des années, la pollution reste très élevée dans l’eau des rivières. En effet, déjà en 2004, des points de mesures ont été relevés dans ces cours d’eau et ont révélé que 96% d’entre eux contenaient des traces de pesticides ; dans le même temps, 61% des eaux souterraines testées présentaient des résidus de pesticides, et 49% de tous ces points de mesure n’obtenaient qu’une note de qualité moyenne voire mauvaise. La contamination des eaux souterraines pose un réel problème car elles sont utilisées pour produire de l’eau potable en surface ; or, au jour de l’étude, plus d’un quart d’entre elles devraient être traitées afin d’être rendues propres à la consommation.
Les zones françaises les plus touchées sont les zones agricoles concentrées dans le tiers nord de la France, bassin parisien inclus, ainsi qu’autour du Rhône et en Pays de la Loire. On retrouve les plus hauts pics de contamination autour des cultures de céréales, de maïs et de vin. Les DOM-TOM sont également touchés ; en Martinique, malgré l’interdiction de son utilisation, on retrouve toujours des traces importantes de chlordécone dans les sols et les eaux de l’île ; le même phénomène est présent en métropole, où une quarantaine de points de mesure se sont révélés positifs à sa présence.