Ravages sur la biodiversité et les écosystèmes
Les pesticides sont des substances chimiques très puissantes dont le but est de neutraliser les nuisibles ; par définition, ils sont également nocifs pour tout organisme vivant, et font des ravages sur les écosystèmes dans lesquels ils sont répandus. Même si leur but premier reste de cibler les animaux parasites, les quantités dont sont aspergées les cultures et le fait que seules 10% des émanations de pesticides atteignent effectivement leur cible sont autant de facteurs aggravants pour la biodiversité, qui subit de plein fouet ces agressions chimiques répétées.
Les pesticides sont des éléments volatils, c’est-à-dire qu’ils se déplacent très facilement au gré du vent, surtout lorsqu’ils sont à l’état gazeux. La pollution de l’air engendrée, qui peut être couplée à une pollution du sol en cas de pluie, est donc susceptible de se propager au-delà de la zone de pulvérisation, et d’atteindre des êtres vivants, animaux comme végétaux, dans un rayon très large. La présence de pesticides dans l’eau des rivières peut même conduire jusqu’à contaminer les animaux et végétaux marins. De plus, les pesticides ont une durée de vie variable selon leur degré de biodégradabilité et des caractéristiques du milieu dans lesquels ils sont déversés ; il devient alors compliqué de les contrôler afin qu’ils n’impactent pas trop la faune et la flore.
Le cas des pesticides sur les abeilles
Les effets néfastes des pesticides se vérifient largement par le déclin vertigineux des abeilles domestiques. Ces petits insectes, absolument cruciaux pour la biodiversité et les cultures par le biais de la pollinisation, sont en effet très exposés car ils butinent des fleurs traitées aux pesticides ; et une faible dose suffit pour contaminer leur petite constitution. Le contact toxique direct peut parfois être directement fatal ; les abeilles survivantes sont en outre régulièrement exposées à ces substances chimiques, ce qui entraîne chez elles des affaiblissements de défenses immunitaires, des ralentissements de développement et des pertes d’orientation.
Les pesticides sont beaucoup utilisés sur les monocultures, afin d’accroître leur rendement. Ceci a également un effet néfaste sur les abeilles ; en effet, celles-ci s’épanouissent mieux dans des écosystèmes très diversifiés. Le manque de diversité peut justement pousser les abeilles à se rabattre sur d’autres cultures pour butiner, et il a été relevé que certaines vont butiner des cultures lourdement traitées aux pesticides, notamment les champs de céréales et les vignes. Certains pesticides dits systémiques sont les plus dangereux ; ils pénètrent en effet à l’intérieur de la plante pour la traiter en intégralité et sont cent fois plus toxiques que leurs concurrents. L’une des conséquences est que les plantes traitées par ce genre de pesticides peuvent, d’elles-mêmes, développer leurs propres insecticides par réaction chimique ; en les butinant, les abeilles peuvent involontairement participer à leur propagation.