Le Collectif Info Médoc Pesticides se réjouit de la décision juste rendue ce jour par le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociales de Bordeaux.
Sylvie Berger, adhérente du Collectif depuis ses débuts, travailleuse des vignes atteinte de la maladie de Parkinson et de l’anémie de Biermer, suite à une double intoxication aiguë aux pesticides dans les vignes de son employeur le Château Vernous, poursuivait celui-ci pour faute inexcusable. Reconnue en maladie professionnelle pour Parkinson, elle mettait là en accusation la responsabilité de l’employeur dans la double intoxication cause de ses maux. Il est en effet trop souvent omis que tout patron a une obligation de sécurité de résultat quant à la sécurité et la santé de ses travailleurs. Ce sont les manquements à cette obligation qui sont aujourd’hui condamnés par le Tribunal.
La santé et la sécurité de tout travailleur ne doit pas souffrir de la nécessité de travailler.
Pour comprendre la portée considérable de cette décision, il faut replacer les faits dans le contexte de la viticulture médocaine et bordelaise. La démarche entreprise par Sylvie Berger reste marginale du fait de fortes pressions subies par les travailleurs, d’un chantage à l’emploi, de l’image de toute puissance et d’impunité de la viticulture. Pour exemple les propos très irrespectueux tenus par l’avocat du Château Vernous lors de l’audience du 28 janvier, remettant en cause la maladie même de Sylvie…et le comportement particulièrement violent et diffamant des accusés, tout au long de la procédure.
Cette décision appelée à faire jurisprudence, ouvre la voie des possibles pour tous les travailleurs des vignes, qui voient là que le pot de terre n’est pas toujours celui qu’on croit. Les employeurs viticoles se comportent en mafieux sur le territoire médocain, dont ils s’estiment les maîtres, or cette affaire n’est pas qu’un dossier de plus sur les pesticides, il y est aussi question des conditions de travail. On ne peut plus désormais condamner ses travailleurs à la maladie et au silence et au delà du clivage Bio pas Bio, désormais les employeurs viticoles ne sont plus au dessus du code du travail. Si des pratiques culturales biologiques ou biodynamiques auraient épargné des problèmes de santé à Sylvie Berger, elle n’exonèrent pas pour autant d’appliquer la loi et l’obligation de sécurité de résultat qui incombe à tout employeur, ne peut pas connaître pas de compromis.
Le Collectif Info Médoc Pesticides salue le courage, la force et la détermination de Sylvie Berger et de sa famille et souhaite que cette décision ouvre la voie des possibles pour tous les travailleurs des vignes du Médoc et d’ailleurs, et fasse trembler tous les employeurs qui s’affranchissent encore trop de la législation sur le travail.
Marie-Lys Bibeyran,
pour le Collectif Info Médoc Pesticides.
Pour en savoir plus :
M
26 avril 2019 à 0 h 44 min
Bonjour,
A la fin d un de vos articles, il y a un commentaire publicitaire en anglais avec un lien, apparemment, vers un site porno qui plus est, selon le message, infantile!
http://infomedocpesticides.fr/2019/03/27/condamnation-chateau-vernous-pour-faute-inexcusable-la-fin-de-la-toute-puissance-de-la-viticulture-medocaine/comment-page-1/#comment-860
Cordialement
M
martine pimpaud
30 mars 2019 à 20 h 15 min
Surtout poursuivre la lutte .Il faut du courage : Bravo à tous ceux qui s’engagent contre ces viticulteurs qui continuent d’empoisonner.
BAILLIART
29 mars 2019 à 17 h 10 min
Bravo à Sylvie et sa famille pour la détermination à obtenir reconnaissance des responsabilités de ses maladies, et la pugnacité dans les procédures qui sont toujours des épreuves difficiles et coûteuses.
DOMINIQUE PROTAT
29 mars 2019 à 10 h 46 min
Voilà qui nous donne de l’espoir en Bourgogne
BikePower
29 mars 2019 à 9 h 39 min
Bravo à toutes et à tous !
Le vent tourne, on lâche rien !!